Pour la deuxième année consécutive, le collège Font de Fillol consacre une journée à la différence. Sous l’impulsion de deux mamans, et avec la participation de sept associations spécialisées, des ateliers de manipulation ont été proposés tout au long de la journée afin que tous les élèves puissent se mettre en situation de handicap.
L’an dernier, la première édition de la Journée de la Différence avait connu un franc succès auprès des élèves mais aussi auprès des enseignants, et de la direction. Ainsi, ils ont souhaité que cet événement soit reconduit chaque année. Stéphanie et Eve, deux mamans d’enfants différents, scolarisés au collège en 4e et en 3e, et à l’origine de cette journée, ont donc tout naturellement répété cette manifestation aux côtés de 7 associations de Six-Fours, Sanary, la Seyne et Ollioules. « Notre objectif est de faire prendre conscience aux élèves mais aussi aux professeurs et accompagnateurs, des difficultés que rencontrent les personnes porteurs de handicaps, les reconnaitre, les accepter et comprendre l’autre », explique Eve.
Comprendre et expérimenter la différence en se mettant en situation de handicap
Toute la journée, les élèves de chaque classe ont donc participé à deux ateliers. A travers des exercices pratiques et des manipulations, les différents troubles tels que la dyslexie, la dyspraxie, l’autisme, mais également les handicaps moteurs ou auditifs ont été abordés. Les bénévoles du DFD83 et de la Maison Bleue, lieu d’accueil et de ressource pour enfants différents à Sanary, faisaient expérimenter aux collégiens l’écriture, le calcul, l’expression… en situation d’un déficit de l’attention. Ici, on essaye de faire une opération avec des chants et du bruit autour, on tente de lasser ses chaussures avec des gants de boxe… « On essaye de capter ce que peuvent ressentir les élèves atteints de TDA, DYS … et comprendre pourquoi ils ont besoin d’une aide. Une aide précieuse qui leur permet de suivre une scolarité comme les autres enfants », souligne Stéphanie. Le but étant de montrer aux élèves qu’il ne faut plus juger les personnes différentes mais essayer de comprendre leur différence et leur apporter une aide.
Associations et bénévoles ont su capter l’écoute et l’attention des plus jeunes
Autour d’ateliers ludiques, les bénévoles ont su faire passer le message auprès des élèves. Autisme Paca a présenté un petit film d’animation adapté afin de réfléchir sur la définition de l’autisme. L’association Graines de Sable a animé une classe sur la perception de rythmes et de sons. La Parole et le Geste a de son côté mis l’accent sur la mémoire visuelle en faisant apprendre quatre phrases en langage des signes aux enfants. Dans la cour et au foyer du collège, l’association Handisport a organisé deux ateliers sportifs: une course relais en fauteuil roulant et une partie de boccia, pétanque adaptée pour les handicapés qui se joue donc assise, avec des boules en mousse recouvertes de cuire. Une mise en situation totale, pendant laquelle les élèves ont joué le jeu. « C’est bien, mais un peu difficile », commente Hugo après sa course en fauteuil roulant. « Ça fait un peu mal aux mains », sourit Lily-Rose. Dans leurs salles, Angélique et Béatrice, de Cap Ecole, ont mis les enfants en situation d’aidant en leur proposant un jeu de plateau avec des questions et des défis.
Des résultats positifs au sein du collège
Au collège Font de Fillol, qui compte environ une cinquantaine d’enfants avec des besoins pédagogiques adaptés, le regard des élèves sur le handicap et la différence a sensiblement bien évolué depuis la première édition de l’an passé. Selon Mme Gay-Camps, Conseillère Principale d’Education, les retours des élèves sont positifs et du côté des enseignants aussi. « Les professeurs se sont emparés des différences et des enfants Dys et ont même demandé à pouvoir bénéficier d’une formation autour de ces troubles », souligne-t-elle. Un projet en cours, soutenu largement par le Principal du Collège, M. Adjutor, qui est fier et heureux d’accueillir une nouvelle édition de cette Journée de la Différence. Il souhaite même concrétiser cette action sur du long terme. « Depuis la loi de 2005, nous avons entrepris d’accueillir et de faire réussir les élèves quelques soient leurs différences. Avec ses journées nous espérons sensibiliser les élèves mais aussi tous les publics, enseignants, aidants, personnel scolaire… et ainsi changer le climat et l’attitude de tous face à la différence au sein de l’établissement ». Une opération qui pourrait même servir de modèle et être copiée dans d’autres établissements.
