« La Peur » s’installe dans la nouvelle exposition du Pôle Arts Plastiques de la ville avec trois artistes de renom : Franta, Gérard Eppelé et Pierre Pellizon. Dessins, peintures et sculptures interpellent et contrastent avec la quiétude du lieu. À voir jusqu’au 5 mai.
Si la thématique choisie peut donner la chair de poule, il n’en reste pas moins que les œuvres des trois artistes présentés à la Maison du Cygne intriguent, effrayent, questionnent ou fascinent le visiteur. Quoi qu’il en soit, elles provoquent des émotions. « C’est un sujet qui me tenait à cœur. Les œuvres ne sont pas essentiellement faites pour embellir. Les artistes exposés ne sont ni perturbés ni obscures. Ce sont des gens équilibrés et charmants, mais pourtant, ils peignent et créent des scènes surprenantes et noires », explique Dominique Baviéra, directeur du Pôle.
Franta, Eppelé et Pellizon. Trois artistes, trois amis, et deux générations
« Chacun de nos hôtes traitent avec maîtrise et force de la grande tragédie humaine », souligne Dominique Ducasse, adjointe à la culture, fière de présenter cette exposition lors du vernissage qui s’est déroulé samedi dernier. En effet, tous s’interrogent sur l’identité, l’existence, l’individu seul et en groupe… Parmi eux, Franta, d’origine tchèque, vit en France depuis 1958. À 88 ans, il est mondialement reconnu. L’humanité est au centre de sa peinture. Gérard Eppelé, 89 ans, dont la notoriété n’est plus à faire, anime son travail par la sculpture, le dessin et la peinture. Sa peinture, comme il la présente, dévoile une vision de l’homme fragmentée. Enfin, Pierre Pellizon est un jeune artiste de Cabriès qui s’exprime avec la matière plutôt qu’avec les mots. C’est lui, qui avait présenté une série sur les Gueules Cassée lors d’une exposition autour du centenaire de la Guerre 14/18 à la Batterie du cap Nègre.
Un travail remarquable, réalisé par des maîtres en la matière, qui en ont dans la bouteille !
Visiteurs avertis ou simples passants, l’exposition attire l’œil et le public, surpris par la noirceur de la thématique et l’exécution des œuvres. Dans la maison principale, au rez-de-chaussée, une salle est dédiée à Franta avec, au centre, une sculpture de Pellizon réalisé avec des racines d’arbre. Dans l’autre salle, consacrée à Gérard Eppelé, les sculptures de chamans cassent le rythme des dessins géants de pendus suspendus et de paysages hitchcockiens. Les deux artistes ayant vécu des périodes bouleversantes de l’histoire semblent trouver dans l’art, une sorte d’exutoire. Mais c’est dans la grande salle vitrée que le visiteur côtoie de plus près l’effroi, avec les œuvres des trois artistes réunis. Entourés par un exceptionnel triptyque de Franta et une série de peintures angoissantes de Gérard Eppelé, les chiens en terre cuite de Pierre Pellizon crient au loup… Quoique, en y regardant bien, certains semblent sourire légèrement !