Samedi 9 juillet, le supermarché coopératif toulonnais (le deuxième de France) ouvrait exceptionnellement ses portes à tous. L’occasion de tester pour vous ce concept original !
Texte et photos Julien Talani
Le principe ?
Le principe est simple. Le supermarché collaboratif fonctionne comme une SAS à but non lucratif. La différence, c’est qu’il appartient à ses clients. Ceux-ci deviennent des coopérateurs en achetant des parts de la société (à hauteur de 100€ pour les imposables ; à hauteur de 10€ pour les demandeurs d’emploi, étudiants, bénéficiaires de minimas sociaux). L’argent investi peut être rendu au coopérateur mais aucun bénéfice n’est envisageable. Pour récupérer entièrement sa mise de départ, il faut que l’enseigne ne soit pas déficitaire.
Ouvert à qui ?
Tout le monde peut devenir coopérateur et donc client de ce supermarché. L’investissement de départ vaut comme une adhésion à vie.
Quels produits trouve-t-on ?
Un peu de tout. Des produits frais aux produits ménagers. Évidemment, le but est de mieux consommer et si possible moins cher, tout en valorisant les circuits courts de production et de valorisation des déchets. On trouve du bio, des produits équitables et locaux mais pas que ! Il y a aussi quelques marques dites “commerciales”. Chaque coopérateur peut suggérer l’achat de tel ou tel produit, quel qu’il soit. Celui-ci sera acheté puis testé en magasin. Si la demande suit, il aura gagné sa place en rayon.
Sous quelle forme ?
Malgré la présence d’une consigne, pour les bouteilles ou les bocaux en verre notamment, et celle d’un rayon vrac, tous les produits sont classiquement emballés.
Comment ça marche ?
On fait ses courses normalement mais c’est le seul magasin (ou plutôt le deuxième de France après celui de La Louve, à Paris) où vous pouvez être subitement amené à passer derrière la caisse, pour encaisser un client. Car, chaque coopérateur doit obligatoirement donner 3 heures de son temps tous les mois. C’est à ce prix là que l’enseigne rogne ses marges au maximum et garantit un panier moyen de 20 à 40% moins cher qu’ailleurs pour des produits qualitatifs, qui rémunèrent justement les producteurs.
Quel travail accomplit le coopérateur ?
C’est très variable. Chacun s’oriente selon ses appétences et ses compétences. Certains sont comptables, agents administratifs, chargés de communication, jardinier… Il faut bien sûr tenir compte des besoins et des plannings. Il est donc presque incontournable de passer derrière la caisse, d’étiqueter ou de mettre les produits en rayon par exemple.
Où ça se trouve ?
Dans le quartier de la Serinette, à Toulon, au 270 avenue Général Pruneau. Les horaires d’ouverture sont : le lundi de 9h30 à 13 heures et, de 9h30 à 19h30 du mardi au samedi.
Quelle superficie ?
Celle d’une supérette, mais la surface utile est beaucoup plus importante : il y a des bureaux, des chambres froides, un quai de débarquement pour les livraisons et le stockage des marchandises et même un laboratoire pour des cours des ateliers de cuisine. Le parking est assez vaste avec une cinquantaine de places.
Comment on adhère ?
Venez avec un chèque sur place et un coopérateur se chargera de votre adhésion.
Et mon expérience dans tout ça ?
Accueil chaleureux, patient et pédagogue. J’ai limité mes achats à quelques produits : tomates, figues, café en grain, chocolat, saucisson, chantilly, fromages. Les autres produits que j’aurais aimé tester (mais je n’avais que 20 euros en poche !) : les biscottes blé et céréales, les tomates entières pelées, pâtes, une ou deux bières locales, oeufs, lessive solide, vin rosé et yaourts. Mon panier, d’une valeur de 22 euros au total, n’était pas forcément plus garni qu’ailleurs mais, effectivement, la qualité était au rendez-vous. Le trajet Six-Fours/Toulon ne m’a pris que 10 minutes, samedi matin, et 20 minutes au retour. Cela reste raisonnable mais à grouper avec un plein de courses plus important. Attention par contre, impossible de payer en espèces. Vous ne trouverez pas d’argent liquide, trop volatile, dans la caisse de ce supermarché. Prévoyez donc de payer vos courses par chèque ou carte bancaire.