Dans le cadre de sa politique éducative, la ville de Six-Fours forme cette année 120 agents supplémentaires à la prise en charge des syndromes TDA/H et TSA.
Texte et photos Julien Talani
Cette initiative concerne de nombreux services. Affaires scolaires, services jeunesse et petite enfance : tous sont concernés par les troubles de l’attention ou du spectre autistique chez l’enfant. Comment repérer ces syndromes et surtout comment continuer de proposer un cadre sécurisant et épanouissant à ces enfants sans perdre ni sa patience ni son goût pour son métier ? Ce n’est clairement pas évident. Près de 6% des enfants en âge d’être scolarisés sont touchés par ces troubles autistiques, de l’attention ou de l’hyperactivité. Ce sont environ 1 à 2 enfants par classe. « Le but est que tous les agents et chefs de service concernés par l’enfance, que ce soit à l’école, au centre de loisirs et dans les relations avec les parents d’élèves soient sensibilisés, parlent le même langage et acquièrent des méthodes simples pour maîtriser certaines situations désarmantes et complexes de prime abord », explique Servane Tilman-Roussel, coordinatrice des politiques sociales de proximité pour la ville de Six-Fours. Pour renforcer les compétences de ces agents dans les divers établissements municipaux dédiés à l’éducation et à l’enfance, la commune travaille en partenariat avec l’association Dyspraxie France Dys 83, pilotée par Isabelle Decitre.
Valoriser l’enfant hyperactif
Ce dispositif inédit illustre la politique volontariste de la commune pour favoriser l’inclusion à tous les niveaux dès la plus petite enfance. Aide-maternelle, agents d’entretien, personnels de cantine, animateurs périscolaires, auxiliaires de puériculture du relai petite-enfance et des crèches familiales : tous seront formés à reconnaître et encadrer ces troubles de l’attention. « L’enfant TDA est très peu sensible à la punition mais reste très sensible à la valorisation. Aussi, le sanctionner n’aura quasiment aucun effet par contre le valoriser permettra de gros progrès. De même, les tâches que nous confions aux enfants sont parfois trop complexes. « Range ta chambre » ne signifie rien ou peu de choses pour un enfant, qu’il soit TDA ou non. Pour arriver à ses fins, il faut décortiquer l’action de ranger sa chambre : « porte les chaussettes au sale, met les chaussures à leur place, range les jouets, remet les livres en place, etc. ». Evidemment, cela prend plus de temps mais c’est un passage obligé si l’on veut un résultat probant », expliquaient les intervenants Jessica Bergmann Vanoli, présidente de l’association HanDirection Inclusion et formatrice en communication alternative pour Autistes sans frontières (ASF83) et Patrice Gueit, neuropsychologue à Ollioules, vendredi dernier, au centre aéré des Roches Brunes.