Artiste plasticienne en résidence à la Maison du Patrimoine de Six-Fours du 13 avril au 12 mai, Angèle Guerre façonne ici-même ses œuvres qu’elle exposera du 13 mai au 2 juillet : des ailes qui s’élancent vers la lumière, sculptées sous le scalpel en font partie.
Propos et photos recueillis par Solange Robinet.
« Telles les ailes d’Icare », comme l’artiste l’exprime, ses compositions prennent un envol et c’est la lumière qui vient révéler le dessin, qui va générer son intensité. Le geste d’Angèle reste le même, la plasticienne incise les éléments pour mieux donner vie à son travail, la matière va ainsi prendre forme et l’inanimé se réveiller.
Au commencement il y avait la faune et les paysages
La couleur ocre va se retrouver dans la plupart de ses créations, toujours attirée par les mêmes choses, le rapport à la nature et à l’environnement. Elle enduit le papier de pastel ocre, comme la terre des carrières et les sables de Provence puis le scalpel se charge du reste. Les souvenirs de son enfance influencent son travail et elle l’explique : « lorsque j’étais toute petite, mon grand-père qui était chasseur m’amenait faire des promenades nocturnes ou très matinales au pied du mont Ventoux pour découvrir la faune, j’ai des paysages très ancrés et un rapport à l’animal assez fin ».
Des études de beaux-arts à Paris où elle a beaucoup dessiné et puis la révélation
Angèle a d’abord dessiné à l’encre de nombreux dessins figuratifs d’après des minéraux, des végétaux, des animaux… Elle confie : « j’ai fait une formation de reliure et j’ai rencontré ce procédé qui m’a beaucoup intéressée, j’ai découvert le scalpel, développé d’autres techniques, d’autres matières ». C’est ainsi qu’elle commence à inciser le papier pour qu’apparaisse le dessin, au départ avec des feuilles blanches et petit à petit elle y ajoute le cuir, ces deux matières vont s’offrir l’une à l’autre et se fortifier.
Un geste précis à la recherche de sensations
Ce qui l’inspire c’est la recherche, les expérimentations. Outre ses teintes au pastel et le cuir et le papier qu’elle travaille en simultané, sa pratique peut s’émailler de dessins au rotring afin d’apporter une nouvelle finesse à l’œuvre. Elle aime le lâcher prise que procure le geste : « c’est très méditatif », confie-t-elle. Ce samedi 29 avril, un atelier linogravure a permis au public de découvrir cette technique et d’appréhender le mouvement. L’ouverture d’atelier est prévue le samedi 6 Mai de 15h00 à 18h00 afin de révéler au public, l’avancée du projet artistique mené lors de la résidence. Peut-être d’autres couleurs, d’autres envolées, qui sait ? influencée par le lieu et les paysages alentours, il est certain qu’Angèle Guerre va nous raconter une belle histoire.
Informations :
Angèle Guerre Artiste en résidence du 13 avril au 12 mai 2023
Une ouverture d’atelier est prévue le 6 mai de 15h00 à 18h00
L’exposition d’Angèle Guerre : « La mer sera forte à agitée » sera visible du 13 mai au 2 juillet 2023