Le bar Le Rivage va fermer ses portes. La Boule Joyeuse des Îles change de président. C’est indéniablement la fin d’une époque. Bien que la vie continue, elle sera certainement moins gaie sans Simon Morsiani au comptoir de ce lieu emblématique du port du Brusc.
Texte et photos Julien Talani / C.Ortega
Bien que le Rivage soit un lieu cher aux cœurs de bien des Bruscains, il ne laisse personne indifférent. Difficile de l’oublier lorsque l’on a connu la chaleur, l’amitié, la fraternité, sans faire l’objet d’aucun culte. On était accueilli ici, le plus simplement du monde, avec le cœur sur la main. Aux piliers comme aux oiseaux de passage. Aux gueux autant qu’aux seigneurs. Au comptoir du Rivage, sans doute, beaucoup de naufragés sont passés. Peu d’entre eux n’en sont pas repartis gonflés à bloc. Peut-être pas d’espoir ni d’ambitions démesurées, mais au moins d’humanité et de chaleur humaine. Simon Morsiani, qui en a tenu quarante ans le comptoir, y était pour beaucoup. Samedi 7 décembre 2024, après avoir trouvé preneur pour son bistrot* qu’il cherchait à vendre depuis déjà plusieurs années, Simon a officiellement tiré sa révérence. Le pavé était plein d’amis, de frères, venus lui rendre hommage ainsi qu’à sa femme, Evelyne, au four et au moulin avec leurs deux filles, pour que l’événement soit à la hauteur de la convivialité sincère qu’a toujours insufflé cet établissement familial. Tout comme la pluie, les rires et les larmes se sont invités à cet hommage à Simon Morsiani et à sa famille.
« Les anciens qui pleurent d’en haut ont tout inondé aujourd’hui ! C’est dure de parler après toute cette boufaillisse », lance Simon après l’émouvant discours de ses filles.
« N’oubliez jamais qu’à la mer ou à la montagne, c’est toujours le Rivage qui vous accompagne ! » conclut-il. Et du Bruit, il y en avait, des applaudissements aussi, et des danses à n’en plus finir. Ce centre névralgique et ancien siège de la Boule Joyeuse des Îles (BJI)** tourne une page. Pour Simon, » c’est un autre livre qui va s’écrire et qui, je suis sûr, sera tout aussi beau ».
Le président de la Boule Joyeuse des îles passe la main
L’emblématique Bruno Golé passe aussi la main à Bruno Roure (nous y reviendrons), après 22 ans de présidence et près de 30 ans de bons et loyaux services. » On souhaite le meilleur à cette nouvelle équipe. Je n’aurais pas rempilé sans Simon. Je ne voulais pas non plus faire le mandat de trop. D’autres responsabilités m’attendent, puisque récemment élu à la ligue, notamment, encourager les clubs qui marchent et dynamiser la transmission du jeu provençal auprès des jeunes « , explique-t-il
Ces adieux-là, de la présidence de la Boule Joyeuse des Îles et d’une grande partie du bureau (Jean-Pierre Jardet, Jean-Claude Vandepitterie, Jean-Michel Reynier…), ne se sont pas passés sans émotion non plus. Lors de l’assemblée générale qui s’est déroulée le 6 décembre dernier, à la tribune, Bruno Golé, a remercié du fond du coeur toutes celles et ceux qui ont contribué à faire de ce club ce qu’il est devenu. Simon au premier chef, mais aussi tous les autres, qui ont donné des heures entières de leur temps et de leur énergie pour faire grandir le Jeu Provençal faire rayonner le Brusc au delà de ses frontières. Avec près de deux cents licenciés, la Boule Joyeuse des Îles est l’un des plus dynamiques de la région. Et c’est avant tout » grâce à l’implication bénévole de toutes celles et ceux qui nous ont suivi et épaulé, comme la municipalité, le comité du Var, la ligue et les joueurs qui nous ont fait confiance ”, ajoute l’ancien président. Dernièrement, l’entreprise Colas est aussi à saluer, pour » la mise en place de terrains éphémères sur deux week-end fériés « . Plus loin en arrière, Bruno n’oubliera pas les deux cents triplettes lors des concours nationaux ; Le National des Embiez, sur un défi du grand Charles (restaurateur emblématique de l’ère Paul Ricard) et Jean-Claude Rocquelin (responsable des animations sur l’île des Embiez)”, donnant lieu à des “fêtes monstrueuses” ; ni le pari fou de rejouer sur le port du Brusc à l’occasion du National La Quincaillerie Aixoise, là encore avec le soutien de la Ville et une implication sans faille des bénévoles de la BJI.