Christelle Margaria Approche poétique de la femme, dans le rêve, ou l’utopie.
« Les premières femmes ont un visage simple et des cheveux qui courent et s’effilochent dans l’espace. Je n’en capte qu’une partie, ses cheveux s’envolant au-delà du tableau, du support. J’associe aux femmes de nombreuses fleurs, dessinées en noir, en relief avec de la pâte dorée et enfin des fleurs en papier sont collées sur la toile, comme si elles étaient là, posées par le vent… Les courbes, la légèreté et les couleurs participent à une atmosphère centrée vers l’intérieur de soi. Pour moi les fleurs se rapprochent de la féminité car elles grandissent puis éclosent, telle la féminité qui grandit chez la femme, changeante et parfois imperceptible .Une fois éclose, la femme s’épanouit et tout l’environnement s’épanouit avec elle. Ces femmes se définissent dans mes tableaux par cette chevelure souvent dense et sans fin, leur laissant la possibilité ainsi de continuer au-delà de l’oeuvre grâce à l imagination du spectateur. Une certaine paix ou sérénité se dégage de leur visage, invitant à un monde de douceur et de poésie. Les courbes font partie de mon écriture. J’aime la vibration des couleurs, le magenta (rose) et le bleu des fonds qui peuvent évoquer l’eau ou le cadre d’un rêve… Pour moi la féminité est synonyme de douceur, de laisser aller mais aussi de forces car les émotions se mélangent, il y a une compréhension fine parfois ou un grand débordement… écouter …percevoir… Cela raconte un monde intérieur, impalpable, les choses bougent en permanence, il y a beaucoup de subtilités car il y a beaucoup de femmes, … C’est pour marquer leur distinction que j’ai dessiné des fleurs différentes (comme le lotus, anémone, hibiscus, iris, pavot). La féminité est pour moi comme une fleur : elle subit le temps qui passe, le cycle de la mort et du renouveau) Comme une graine qui bourgeonne, donne une fleur, qui dépérit, par la suite la graine touche le fond puis germe et enfin la fleur renaît…Les fleurs sont comme ces femmes, belles et éphémères. Elles entrent en résonnance avec la beauté des femmes, épanouies. C’est une vision idéalisée de la féminité. Ces femmes prennent place dans un univers autre que la réalité. Les cheveux longs sont presque un prétexte pour faire des courbes, celle-ci faisant échos aux courbes de leur corps. C’est mon sentiment personnel que j ‘ai essayé de retranscrire sur les toiles, de façon intuitive. J’essaie de toucher la poésie qu’il y a en chacun de nous. »
Michel Angelo Tallone
Né en 1964, Tallone est devenu céramiste de profession en 1986, se consacrant à l’artisanat artistique. Vers la fin des années 1980, il a récupéré l’ancienne technique du « bucchero » (datant du VIIème siècle avant JC et très utilisée par les Étrusques) qui est devenue sa « marque » très personnelle pour les panneaux, sculptures, bas-reliefs. En 1994, il réalise une exposition avec un collectif et l’année suivante, sa première en solo. En 1999, il remporte le prix Saccarello pour la sculpture. En 2002, il expose à Cuneo pour l’exposition « Rencontres d’art ». Toujours en 2002, il arrive à Rome avec l’importante exposition « Quatre artistes pour la paix » dans la basilique de Santa Maria dei Angeli. En 2013, l’importante exposition personnelle au Palazzo Salmatoris à Cherasco a été suivie par celles au Palazzo Isimbardi à Milan et au Palazzo Maria Callas à Sirmione en 2014. Ces dernières années, il a expérimenté différentes techniques et matériaux (du bois au bronze, de l’acier au marbre). Depuis neuf ans, il crée pour le Prix « Gianni Aimar » les sculptures qui incarnent les identités des lauréat de ce prix lié au thème de la montagne. Depuis deux ans, ses poutrelles sont le symbole du prix « Ghandi’s Glasses » du festival du film de Turin. Il présente ici quelques oeuvres caractéristiques de son style dans le domaine de la représentation de la féminité. Il travaille à Paesana, dans la province de Cuneo et dans la vallée du Po, à quelques pas de son Monviso bien-aimé. Avec la céramique, plus précisément avec le bucchero, le maître s’exprime en travaillant un matériau « d’où tout vient » : la terre, dans son rôle ancestral de Mater. Tallone a consacré beaucoup d’énergie à cet art, non seulement parce que c’est une technique noble, mais aussi parce que c’est une façon possible de comprendre et de représenter de la meilleure façon notre être dans le monde. La technique est ancienne mais le style est très personnel : c’est parce que la matière apparaît clairement soumise à la forme, caractérisée par une force parfois primitive qui la pousse vers des images définies et sans équivoque, dans lesquelles les données naturelles sont très claires, évidentes, si évidentes qu’elles se réfèrent immédiatement à la valeur symbolique. Tallone ne compose pas des figures, mais des symboles sous forme de figures. Par exemple, des oeuvres liées à la danse, à la maternité et aux femmes. Les sculptures liées au monde féminin expriment deux beautés : l’extérieure et l’intérieure et permettent donc à l’observateur de « voir au-delà de l’image ».
Pôle Arts Plastiques Espace Jules de Greling (Le Brusc)
Date : Exposition du mercredi 22 janvier au dimanche 2 février 2020
Horaires d’ouverture : tous les jours 10h-12h et 14h-17h30
Entrée Libre