Ce samedi 1er avril, Fabiola Casagrande, élue à la mairie de Six-Fours, a inauguré une nouvelle exposition à la Batterie du Cap Nègre. Les artistes Virginie Sanna et Léos Ator y dévoilent leurs œuvres : « Fractions », une performance artistique à découvrir jusqu’au 7 mai.
Propos et photos recueillis par Solange Robinet.
C’est un échange que le public découvre à la Batterie du Cap Nègre, deux univers pas si opposés que cela puisque les deux artistes osent tout. Leur motif commun : la fissure, la fracture, racontent une histoire, une technique, la leur. Virginie se permet des variations, des répétitions, pour manifester les dérives du regard dans leurs intimes nuances, quant à Léos c’est le slash (/) qu’il va décliner et qui sera le moteur d’une narration : « La chute ».
L’art transgressif, un moteur commun
Ces deux artistes ont le goût d’une certaine austérité qui rend le geste libre et le métamorphose, ils ont travaillé chacun de leur côté : « le point commun de nos deux démarches c’est la fissure, la fraction, la fragmentation, moi du carré et Léos de son geste avec le slash dans l’image », confie Virginie Sanna. La découverte des œuvres est emblématique, le public perçoit la rupture derrière leur travail respectif.
La Batterie du Cap Nègre se pare de nuances originales
C’est un spectacle saisissant, un travail bien particulier qui déroge à celui auquel le public est habitué, à l’étage les visiteurs découvrent un ensemble d’œuvres conçues par les deux artistes mais qui n’ont pas été réalisées ensemble : des photos des peintures à la maîtrise parfaite. Au sous-sol c’est l’originalité qui prime avec une installation commune élaborée séparément par les deux artistes.
Des techniques propres à chacun
Virginie travaille avec un processus de création en amont et un protocole qu’elle nomme : « l’intelligence artificielle » qu’elle explique : « j’entre tous les paramètres dans un programme informatique avec lequel je travaille. Par exemple, j’indique le nombre de couleurs qu’il va y avoir dans la toile, combien de carrés et quelles dimensions, le programme me donne ensuite la composition aléatoire de ces couleurs et de ces formes et moi je viens peindre ce que « l’autre » (l’intelligence artificielle) m’a donné ». Léos quant à lui travaille sur la photographie, il confie : « La photo des paysages est mon médium principal, j’insère une ligne graphique dans ces paysages qui est le slash, c’est le signe que l’on retrouve dans les URL qui hiérarchise l’informatique, cela crée une intrusion graphique dans la photo ».
La liberté c’est de désaligner les choses
Le public découvre ainsi des carrés aux différentes nuances de noir qui captent la lumière, des slashs en apesanteur ou qui traversent les photos et créent l’étrangeté. Impossible aussi de ne pas s’arrêter devant l’œuvre étonnante de Léos Ator qui prend une place importante dans cette exposition : des cartes de visites épinglées les unes aux autres, trois cent quatre-vingt cartes exactement, des mouches y sont reproduites sur une partie d’entre elles et sur l’autre partie une curieuse inscription se répète : « il ne restera rien de nous que le parfum de notre liberté ». Léos Ator explique que c’est un message qui passe…, avant d’évoquer la phrase de Walter Benjamin : « Il faut organiser le pessimisme ». Cette exposition parle au public, il y a pour l’un comme pour l’autre des deux artistes, un discours de l’invisibilité dont on peut imaginer la suite.
« Fractions »
Exposition de Virginie Sanna, artiste plasticienne et De Léos Ator, artiste visuel
A voir du 1er avril au 7 mai
Batterie du Cap Nègre
Corniche de Solviou
Parc de la Méditerranée
83140 Six-Fours-les-Plages
Tél. : 04 94 25 53 84
Entrée libre
Du mardi au samedi
De : 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00
Le dimanche de : 14h00 à 18h00
Fermé les lundis et jours fériés