Élue Miss France Agricole en 2024, Gabrielle Priolio va bientôt reprendre l’exploitation familiale et transmettre son culte pour la terre aux générations futures.
Texte et photos Julien Talani
Quel aplomb, quelle grâce, quelle détermination dans cette jeune femme de 22 ans. Droite sur ses talons, rayonnante dans son costume rose fuschia. Gabrielle Priolio, élue Miss France Agricole fin 2024, a pleinement conscience de ses nouvelles responsabilités. “J’ai réfléchi plusieurs années avant de me présenter à ce concours. Je suis fière aujourd’hui de représenter toutes les agricultrices de France qui, comme moi, cultivent la terre avec amour et dévouement”, confiait-elle lors de la remise officielle de son écharpe de Miss par la Chambre d’Agriculture du Var, à la Maison du Cygne, en présence du maire De Six-Fours, Jean-Sébastien Vialatte.
Douzième génération
Fille, petite-fille, arrière-petite fille d’agriculteurs, Gabrielle a, depuis toujours, la terre dans le sang. “J’ai été immergée dans ce milieu dès le plus jeune âge. Je suis née à La Seyne mais ma mère a bien failli me donner naissance dans le champ de fraises qu’elle était en train de récolter, à Six-Fours. A deux ans, je suis montée pour la première fois sur un tracteur. J’ai toujours sentie cette vocation en moi. Ce désir de reprendre un jour le flambeau”. Gabrielle Priolio hérite d’un savoir-faire vieux de onze générations. “Le domaine du Plan de la Mer (production horticole et maraîchère, vente directe*) appartient à notre famille depuis 1780 mais il est exploité depuis l’antiquité”, explique Gabrielle Priolio, “demain, ces terres seront définitivement soustraites à la pression foncière, grâce à leur classement en ZAP (zone agricole protégée*). C’est une fierté et un grand soulagement. En France, le maraîchage représente peu de surfaces agricoles, alors que cette activité est indispensable, vitale et essentielle à nourrir l’humanité”.
Des oeillets aux tulipes
Diplômée d’un baccalauréat professionnel en production horticole, actuellement aide familiale en cours d’installation en maraîchage et floriculture, Gabrielle travaille avec ses parents et devrait officiellement reprendre l’exploitation familiale en 2025. Déjà, les projets foisonnent pour relancer la culture de la tulipe. “Avec la même ambition et le souci d’excellence qu’avaient ses parents lorsqu’ils cultivaient l’œillet, aujourd’hui passé de mode mais longtemps primé lors de concours, Gabrielle ira sélectionner ses bulbes prochainement, en Hollande et dans le Var qui produit encore de la tulipe.
Domaine Plan de la Mer, à Six-Fours-les-plages (475 ch du plan de la mer) et La Seyne sur mer (160 vieux ch des Sablettes).
*La Ville de Six-Fours dispose d’une véritable dynamique économique agricole. La ZAP a pour objet de conforter cette dynamique et de contribuer à la remise en culture des terres en friche. La Zone Agricole Protégée (ZAP) est un outil issu de la Loi d’Orientation Agricole du 9 juillet 1999, modifiée par les Lois d’Orientation Agricole de 2006 et d’Avenir pour l’Agriculture, l’Alimentation et la Forêt de 2014. La ZAP est codifiée dans le Code Rural – Article L.112-2 : « des zones dont la préservation présente un intérêt général en raison soit de la qualité de leur production, soit de leur situation géographique, soit de leur qualité agronomique, peuvent faire l’objet d’un classement en tant que zones agricoles protégées ».
Une enquête publique, portant sur la création d’une zone agricole protégée (ZAP) sur la commune de Six-Fours-les-Plages, est en cours jusqu’au 7 février prochain. Le registre où s’exprimer est accessible en mairie (du lundi au vendredi de 8h30 à 12h00 et de 13h30 à 16h30), par courrier (à l’attention du commissaire enquêteur, à Hôtel de Ville, 2 place du 18 juin 1940, Six-Fours) ou par voie dématérialisée : enquete-publique-zap@6fours.fr