Gaëlle Villedary a investi le rez-de-chaussée de la Maison du Patrimoine. La ville de Six-Fours lui a ouvert ses portes pour un temps de résidence. Un moment bien à elle où durant quatre semaines elle découvre le territoire. Sa pensée va éclore et libérer toute la créativité qui la caractérise. Sortie de résidence le 12 Avril.
Propos et photos recueillis par Solange Robinet.
Gaëlle Villedary est une artiste plasticienne passionnée. Elle a grandi à la Cadière d’Azur pour ensuite s’envoler pour Douala au Cameroun, puis pour Casablanca, elle rejoint ensuite Strasbourg où elle se consacre à des études en Arts Appliqués. C’est enfin, en 2007, qu’elle décide de revenir chez elle à la Cadière, elle l’exprime d’ailleurs fort bien : « Il y a une espèce de retour aux premiers souvenirs et à l’enfance qui est assez importante et qui va se retrouver ensuite dans la façon dont je travaille, parce qu’il y a un travail sur le temps et les souvenirs ».
Des rencontres singulières
Gaëlle crée des installations avec ce qu’elle trouve. Elle part à la rencontre de son environnement autour du Gaou et « ramasse ». Elle pose un regard intime sur ce territoire qu’elle va parcourir et apprivoiser. Elle confie : « Le tout premier geste, juste après le regard c’est la récolte ». Cette récolte prend, pour elle, plusieurs formes qui vont, des éléments physiques aux photographies, en passant par d’autres subtilités dont elle saisit l’instant : « J’ai rencontré des pêcheurs amateurs et professionnels, des gardes nature, la boulangère… je suis allée au-devant et j’ai partagé des récits avec les habitants c’est comme cela que j’ai construit mon installation » confie-t-elle.
Un inventaire à la Prévert
Installée au rez-de-chaussée de la Maison du Patrimoine, c’est toute une histoire que Gaëlle raconte sur son damier, tell une marelle. Elle y a posé le fruit de ses récoltes. Une réalisation poétique d’une sensibilité exacerbée, un hommage vibrant à toutes ses rencontres et elle le fait à la manière de, mais c’est sa propre émotion qu’elle dépose à nos pieds avec toute la poésie qui en découle. Comprendre que tout ce qu’elle a vu, ressenti se trouve dans cet espace clos de la Maison du Patrimoine et s’interdire de piétiner mais se rapprocher pour voir et découvrir : pourquoi « mille feuilles » ou bien « gros grain » ? il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous, dirait le poète. Et puis, une phrase semble couler dans ce décor de marelle : « un grand rayon de soleil », extrait de l’inventaire, fixé au mur de la grande pièce. Un inventaire dans l’écume des jours de sa résidence d’artiste. Elle chuchote : « je ressors nourrie de plein de choses, je n’ai pas envie de partir, mais il y a une continuité, c’est mon fil d’Ariane ». Se souvenir de Gaëlle Villedary, c’est se souvenir des belles choses et d’une artiste qui libère ses talents avec toute la douceur qui l’accompagne. Dès jeudi 13 avril, une autre artiste posera ses valises pour la résidence, Angèle Guerre (lire plus).
Maison du Patrimoine
Corniche des Iles Paul Ricard
Le Brusc
83140 Six-Fiours-les-Plages