La photographe Catherine Marcogliese a trouvé un nouveau sujet de prédilection avec le sel. Une oeuvre mystérieuse et contrastée à découvrir jusqu’au 12 novembre à la batterie du Cap Nègre.
Photos et propos recueillis par Julien Talani
Née à Montréal, Catherine Marcogliese est installée à Six-Fours depuis trente-cinq ans. Son œil a longtemps scruté les paysages. Ceux des parcs américains notamment sur lesquels elle avait travaillé durant plusieurs années, entre 2010 et 2016. La Villa Tamaris avait d’ailleurs mis cette œuvre en lumière en 2014. “Après cette série, je cherchais un autre thème. Un autre sujet. Toujours accès sur le paysage puisque c’est mon thème de prédilection”, explique-t-elle. A l’occasion de voyages, elle photographie un peu par hasard les salins d’Ibiza puis de Milos dans les Cyclades grecques. Elle puise dans cet univers un nouveau sujet d’étude et de création.
Le noir et blanc s’impose
Davantage tournée vers la couleur lors de son précédent travail, c’est le noir et blanc que Catherine Marcogliese choisit pour traiter du sel, des reliefs des salins et du travail du sel. “Ce qui m’intéresse ce sont les contrastes et les textures. Ces paysages offrent un côté mystérieux. J’aime que mon travail stimule l’imaginaire”.
Clichés sur papier salé
Catherine Marcogliese explore à fond le thème du sel en s’appropriant une technique datant du XIXème siècle qui consiste à développer ses photos sur papier salé. “Pour des questions pratiques, ces tirages sont plus petits, mais le résultat est aussi plus intimiste”, poursuit l’artiste.
Le sel comme conservateur
Autre travail surprenant, Catherine Marcogliese a plongé divers objets du quotidien dans des bains d’eau salée. En s’évaporant, l’eau laisse apparaître les cristaux de sel. Ceux-ci se déposent, s’incrustent ou transforment la matière, donnant là aussi une enveloppe poétique et cristalline. “Ce sont des objets du quotidien ou décoratifs volontairement désuets. Le sel, longtemps utilisé pour conserver les aliments, se charge ici de conserver la mémoire d’objets familiers d’une autre époque”.