Mercredi 14 mars 2024, la commune d’Ollioules a fait un grand pas pour accroître son indépendance vis à vis de sa consommation d’eau potable. Une nouvelle station de potabilisation permet de poursuivre la valorisation des eaux de source, qui font depuis des siècles, la richesse de la ville.
Photos et propos recueillis par Julien Talani
« En Provence, l’eau c’est de l’or ». Cette phrase, souvent prononcée par les anciens, a toujours
pris tout son sens sur la commune d’Ollioules. Enserrée entre deux collines, le Gros-Cerveau et le Destel, Ollioules a la chance d’être traversée par un fleuve côtier, la Reppe, lui-même alimenté par un bassin versant de 145 km² et de nombreuses sources.
L’eau potable d’Ollioules provient de différents points de captage qui jalonnent les quinze kilomètres de La Reppe.
Ces points de captage s’étant dégradés avec le temps, la commune avait augmenté ses achats d’eau pour couvrir ses besoins. C’est pourquoi, avec la remise en service de la source de la Maïre des Fontaines, la mise en service du Puit du Trou de la Bombe et d’une toute nouvelle unité de filtration, la commune d’Ollioules fait un pas de géant vers son autonomie en production d’eau potable.
Sécuriser la ressource
Cette sécurisation de la ressource en eau est particulièrement importante et visionnaire, dans le département du Var, placé en situation de sécheresse depuis deux ans. La nouvelle unité de filtration (Station des eaux Tochou), gérée par la Société Suez sous la compétence de la Métropole TPM, installée sur le pont de Trisse Rattes, fonctionne comme un filtre à sable. L’eau provenant des ressources de la source de la Mère des Fontaines et du Trou de la Bombe traverse un lit de sable qui élimine les impuretés, et permet de produire une eau locale d’excellente qualité. De plus, ce système fonctionnant par gravité consomme très peu d’énergie ! L’eau potabilisée poursuit ensuite son chemin jusqu’aux robinets des Ollioulais. Les eaux de lavage sont rejetées dans la Reppe après décantation, dans le respect des prescriptions locales et environnementales. Le débit de filtration de la station de potabilisation évolue en fonction du débit de la Reppe et du niveau de la nappe phréatique. Ce dispositif, en fonction depuis décembre 2023, traitera chaque année l’équivalent de 520 piscines olympiques. Il ajoutera 1 300 000 m3 d’eau au circuit d’eau potable alimentant 60% de la population ollioulaise soit environ 8800 âmes.
Un long combat
Deux années de chantier ont été nécessaires à la réalisation de ce projet (d’octobre 2021 à décembre 2023). Cet aboutissement est le fruit d’un combat, bien plus long, de dix années ! Le fleuve La Reppe, classé zone Natura 2000, a nécessité nombre d’autorisations avant des interventions respectueuses de la faune et la flore de ce site protégé. Les travaux de remise en service des ressources et de construction de l’unité de filtration représentent un investissement de 800 000 euros que le maire d’Ollioules ne regrette pas une seule seconde : “Je suis très heureux d’inaugurer cet ouvrage qui respecte toutes les règles mises en place pour la préservation du milieu naturel et pour l’alimentation en eau potable des administrés ollioulais”, déclarait le maire lors de son discours inaugural. “Une attention toute particulière a été apportée à cette installation pour qu’elle fonctionne le plus silencieusement possible car de nombreux riverains peuplent ce quartier de Trisse Rattes”.
« Notre commune a la chance d’être traversée par un fleuve côtier, alimenté par des sources souterraines qui lui permettent d’être en eau toute l’année. Cette richesse aquatique, il convient de la respecter mais aussi de l’exploiter pour la rendre accessible à l’ensemble de la population Ollioulaise”, souligne Robert Bénéventi.