Jeudi matin, les élèves des écoles de l’Agglomération Sud Sainte Baume se sont rassemblés au théâtre Galli, à Sanary, pour rencontrer un homme passionné et fasciné. Une immersion totale dans le monde sous-marin de Jean-Michel Cousteau à la conquête de la protection de dés océans.
Dans le cadre de l’École du Développement Durable initiée à Sanary, puis étendue aux écoles des communes de l’Agglomération Sud Sainte Baume, les enfants ont accès tout au long de l’année à des initiations et des sorties nature en lien avec la protection de l’environnement. Parmi elles, cette rencontre exceptionnelle avec un homme dont la mission est la protection des océans à travers son association Ocean Futures Society. Ainsi, 605 enfants, 24 classes en majorité de CM2, accompagnés de leurs enseignants se sont pressés au théâtre Galli, excités à l’idée de rencontrer le fils de Jacques-Yves Cousteau, ce héros des mers. À cette occasion nous avons pu échanger avec Jean-Michel Cousteau, qui a lui-même été à l’école à Sanary et qui a effectué également sa première submersion dans la cité historique de la plongée.
Les enfants sont les décideurs de demain.
L’objectif de ce passionné et passionnant défenseur des océans est avant tout de fasciner et de faire croire les enfants en leur rêve. Afin de capter l’attention des élèves, Jean-Michel Cousteau a sélectionné différents petits films de 1 à 3 minutes chacun, montrant non seulement des catastrophes mais surtout des initiatives, de nouvelles espèces, des efforts fournis et des solutions à mettre en place pour protéger la Planète. « Aujourd’hui, je continue à voir des choses que je n’avais jamais vu, je peux plonger à 300 m et remonter en 5 min, je peux répéter mes doigts mécaniquement, cela me permet de récoltés des échantillons pour les scientifiques et filmer les différentes espèces », explique-t-il. Entre nouveautés technologiques, expériences et documentaires sous-marins, ces mini-films tout droit arrivés des profondeurs ont pour but de sensibiliser les plus jeunes et leur montrer que tout est possible et tout reste à découvrir. « C’est bien de montrer ce qui ne va pas, mais un peu partout sur la Planète il y a des gens qui travaillent dans le bon sens, les efforts sont là et il faut les montrer aussi aux enfants », souligne Ferdinand Bernhard, maire de Sanary et président de l’Agglomération Sud Sainte Baume, aux côtés de M. Cousteau.
Nous sommes la seule espèce à avoir l’opportunité et le privilège de décider de ne pas disparaître.
Pour Jean-Michel Cousteau, les progrès se font et à défaut de critiquer, il est préférable d’ouvrir les dialogues et trouver des solutions : « Il est très important non pas de critiquer, mais d’atteindre le cœur, et tout le monde en a un ! » … « Dans la nature, chaque plante sur terre ou dans les océans, chaque animal, est notre capital. Et l’on ne peut se servir que de l’intérêt produit par ce capital. À partir du moment où l’on en prend plus que ce que l’on a besoin, on va à la faillite », insiste-t-il. « C’est comme cela que l’on perd des espèces et que le système devient de plus en plus fragile… On peut disparaître et la nature continuera et c’est notre choix ». Ce choix nous revient donc et il le partage avec les enfants, décideurs de demain.
Si vous protégez les océans, vous vous protégez vous-même.
Pour lui, le bien-être de la Planète commence par la protection des océans, car nous dépendons tous des océans. « Si vous faites du ski, vous faites du ski sur l’océan. Quand vous buvez un verre d’eau, vous buvez de l’océan. Il n’y a qu’un système d’eau. On est nous-même presque 60 % de l’océan, donc l’eau est critique et il faut la protéger et arrêter d’utiliser l’océan comme une poubelle universelle et comme un égout. On est très sensible à ce que l’on voit… Mais qu’en est-il des produits chimiques et des métaux lourd ? », continue-t-il. Il prend comme exemple, l’importance des industries potentielles qui traitent les eaux usées avant qu’elles ne retournent à la mer, tout en citant la ville de Sanary, avec la mise en place de son système d’assainissant.
Si je n’étais pas convaincu qu’on pouvait sauver la planète, je serais déjà caché sur une île à pêcher le dernier poisson.
Après 73 ans de plongée, Jean-Michel Cousteau, probablement le plus vieux plongeur de notre époque, n’est pas prêt de s’arrêter. Avec une vision plutôt optimiste, il est convaincu que nous pouvons arriver à sauver les océans, la Planète. À travers son association, Ocean Futures Society, et grâce à des technologies de pointe, un équipement sophistiqué, de nouveaux navires connectés, il continue à explorer, découvrir et filmer les fonds marins avec son équipe. Cette observation peut être faite par tous à tous les niveaux, mais l’importance est de la partager. Selon M. Cousteau de plus en plus de décideurs sont à l’écoute, les attitudes sont en train de changer. « On va y arriver, c’est une période fascinante et je n’arrêterai pas ». Et il reprend : « Je ne suis pas du tout contre l’industrie, on dépend tous de l’industrie ! Mais ce qu’il faut, c’est que ce soit une industrie durable. Il y a des possibilités pour recycler et il faut recycler tout ce que l’on consomme ». À l’issue de cette rencontre, les petits Sanaryens sont repartis avec un diplôme du futur éco-citoyen responsable ainsi qu’une BD consacrée à la préservation de l’environnement marin (les Orques, esprit de la mer, de Dominique Sérafini). Pour le maire de Sanary, l’important est que les enfants repartent en retenant même un minimum d’informations mais que celles-ci leur servent à prendre les bonnes décisions à venir.