Après un mois passé à la Maison du Patrimoine de Six-Fours en résidence d’artiste, Léandrine Damien a partagé son expérience et ses expérimentations avec une classe de collégien à travers un atelier « encres végétales ».
Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Toulon depuis 2018, Léandrine Damien, originaire de la région toulousaine, poursuit son parcours artistique dans le Sud de la France et expérimente plusieurs médiums. A travers sculptures, installations, dessins… elle travaille sur les relations entre l’homme et son environnement tout en s’interrogeant sur les modes de vie actuels. Issue d’un milieu rural, elle s’inspire de ce qui l’entoure et crée tout naturellement avec les éléments qu’elle récolte au gré de ses balades contemplatives au bord de mer ou en montagne. Ainsi, au cours de sa résidence à la Maison du Patrimoine, Léandrine a concentré ses recherches et expérimentations sur les encres végétales issues de la flore locale.
Toutes les nuances des paysages du Brusc dans des colorants naturels
Si l’artiste avait déjà l’habitude de travailler des teintures végétales pour cheveux et tissus avec des bases de pigments en poudre, elle a testé la fabrication d’encres végétales provenant des plantes (fruits, feuilles ou fleurs) ramassées au Brusc. « C’est impressionnant la variété que l’on trouve même en hiver », confie-t-elle. Plantes implantées ou plantes indigènes, la chimie opère. Laurier-tin, bougainvillier, salsepareille, pittosporum, genévrier, arbouse, figue de barbarie, l’échantillon est vaste … « J’ai obtenu un panelle de couleurs assez large du paysage du Brusc », explique-t-elle. Des bleus, des marrons, des roses, les nuances varient souvent en fonction du pH de l’eau ou au contact du papier. Alors, nul besoin d’acheter des poudres de plantes qui viennent d’ailleurs.
Un atelier découverte auprès d’une artiste
Pour son avant-dernier jour en résidence, Léandrine a reçu une classe d’élève de 5e patrimoine du collège Font de Fillol. Dans le cadre de leur projet arts plastiques sur l’environnement et le patrimoine, ils ont, dans un premier temp, découvert les lieux et l’origine de ce centre d’art, avant de découvrir la résidence d’artiste et le travail de Léandrine. « C’est la première fois que les élèves sont au contact d’une artiste, ils vont pouvoir voir et comprendre le processus de création dans sa globalité », livre Luce Wesolowski, leur professeur d’arts plastiques. Après un tour d’explication, tous sont sortis à la recherche de matière première pour fabriquer leur encre végétale.
Et pour prolonger la séance… un nid en posidonie !
La météo du jour n’a pas permis de prolonger la séance avec une initiation au land art en bord de mer mais l’aventure artistique va se prolonger au cours de l’année… A l’occasion des Rendez-vous aux Jardins 2023, les élèves poursuivront le travail de l’artiste en créant un nid en posidonie, référence au nid radeau que Léandrine Damien a réalisé l’an dernier sur la Plage d’Argent de Porquerolles, dans le cadre du projet Cap 2050. L’artiste mettant la nature et l’environnement au cœur de sa démarche artistique, ses œuvres ont pour objectif de rendre à la nature tout son espace. Dès le mois de janvier, il sera possible de découvrir une nouvelle sculpture de l’artiste intégrée dans un espace public. Et ainsi, contempler la nature en empruntant cette « passerelle d’acier », installée au coeur du jardin du Musée Départemental d’Histoire Naturelle du Pont de Las. L’occasion de découvrir un lieu ouvert au public et d’en admirer sa flore en friche autour de La passerelle de Léandrine Damien.