Pour le lancement de la Vague Classique 2024, Jean-Christophe Spinosi, de passage à Toulon avec une partie de l’Ensemble Matheus, a rencontré les enfants du centre aéré des Roches Brunes.
Texte et photos Julien Talani
Flamboyant violoniste, bien connu à Six-Fours, Jean-Christophe Spinosi, en création à Toulon, a fait escale, lundi au centre aéré des Roches Brunes, accompagné de trois musiciens dont Laurence Paugam, premier violon de l’ensemble Matheus. L’œuvre de Vivaldi, en l’occurrence Les Quatre Saisons, a été passée à la loupe. “Quatre poèmes sous-tendent la musique des Quatre Saisons. Vivaldi suit un scénario à la lettre. Sur la partition, il précise quelles notes se rapportent aux chants des oiseaux, à l’orage, la détresse du berger, les vendanges, le murmure de l’eau du ruisseau… C’est aussi un témoignage climatique de l’époque d’Antonio Vivaldi (1700)”.
Mots et musique
Des extraits de “La primavera” et de “L’estate” ont illustré ces aller-retours entre texte et musique. Le jeune parterre, attentif et suspendu aux coups d’archers, n’en a pas perdu une miette. Les enfants ont pu ensuite questionner Jean-Christophe Spinosi sur son métier. “J’aimais trois choses étant enfant : la musique, la médecine et le sport. A quinze ans, il n’était plus possible de faire ces trois choses là à fond. Il fallait choisir. J’ai choisi la seule chose dont je n’aurais pas pu me passer : la musique”, expliquait-il, “j’aime tous les instruments. C’est pour cela que j’aime diriger des orchestres. J’aime les instruments qui ont traversé l’espace et le temps, ils sont chargés d’histoire, de mémoire. J’ai commencé à jouer sur la guitare de mon frère. Je devais avoir quatre ans. Puis j’ai choisi le violon. C’était plus facile à transporter que le piano !”.
Six-Fours, terre de musique
Toujours ému de retrouver Six-Fours, Jean-Christophe Spinosi a été ravi de cet échange avec les enfants. Ceux-ci avaient travaillé sur l’œuvre qu’il présente à Toulon cette semaine (les 6, 8 et 10 mars), au Théâtre Liberté, avec une partie de son ensemble et des pupitres de l’Opéra de Toulon : “Orphée et Eurydice” de Christoph Willibald Gluck. “La version française a été réalisée pour l’Opéra de Paris en 1774. C’est un Allemand, soutenu par Marie-Antoinette, qui a ouvert la voie au grand opéra à la française, pour avoir abandonné les ornementations de l’opéra italien et redonner sa place au texte pour mieux traduire la force des sentiments. C’est aussi la preuve que le musicien et la musique n’ont pas de frontières”. Dans le même temps, Six-Fours a dévoilé le programme de la nouvelle saison de la Vague Classique. Une vingtaine de concerts sont prévus, entre le 18 mai et le 14 septembre prochains, dans cinq lieux emblématiques de la Ville : la Maison du Patrimoine, la Maison du Cygne, la Villa Simone, la Collégiale Saint-Pierre et le Parc de la Méditerranée (lire ICI).