Nelson Monfort était le premier invité du Brusc à livre ouvert. L’événement littéraire organisé par le CLAB se poursuit les 18 juillet et 4 août prochains.
Texte et photos Julien Talani
Le célèbre journaliste sportif Nelson Monfort est venu présenter au public son dernier ouvrage : “Mémoires Olympiques”, lundi soir, dans le cadre somptueux de la Maison du Patrimoine. “C’est un enchantement d’être dans la région et dans un cadre aussi beau que celui-ci”, confiait-il avant de passer sur le grill. Le journaliste Bernard Maury avait prévu une heure de questions-réponses avant de laisser Nelson Monfort en tête à tête avec le public. Durant ce premier échange, Nelson Monfort est revenu sur les temps forts de sa carrière. “Il y a trois noms qui accompagnent ma carrière. Ceux de Carl Lewis, d’Usain Bolt et de Rafael Nadal. Des champions incroyables avec qui j’ai eu la chance de tisser des liens particuliers. Je ne vais pas jusqu’à parler d’amitié bien entendu mais d’une complicité et d’un respect mutuel qui m’honorent”. Ce lien spontané et sincère, Nelson Monfort l’a cultivé tout au long de sa carrière, que ce soit en presse écrite, radio puis télévision où un certain Jacques Chancel va le pousser sur le devant de la scène. “Je me demande encore ce qui l’a séduit chez moi mais il est devenu mon parrain dans la profession, à l’époque à FR3 avec que le groupe ne devienne France Télévision. C’était un homme délicat, d’un humour, d’une culture et d’une humilité immenses. Il continue de m’inspirer encore beaucoup aujourd’hui”.
15 jeux olympiques au compteur
En 2024, le chroniqueur commentera ses seizièmes jeux olympiques avec une passion et une ferveur intactes. Cette passion et cet enthousiasme qui l’ont rendu si précieux aux yeux du public. Si “populaire” au noble sens du terme. “Les guignols de l’info se sont emparés de mon personnage, dans les années 90, lorsque ma carrière commençait à décoller. Ils ont contribué à ma popularité auprès du public”. On connaît bien sûr Nelson Monfort pour ses nombreuses interviews en langue étrangère. Toujours virevoltantes et délicates, comme lui. “Je ne veux pas être le fossoyeur des espoirs déçus. Lorsque j’interview un athlète qui n’a pas performé comme il le souhaitait, je ne veux pas qu’il s’effondre devant la caméra.Surtout à l’époque de ce que j’appelle les “fléaux sociaux” où l’on peut relayer à l’infini des images qui peuvent blesser certains sportifs qui ont mis tant d’efforts et de travail à viser un objectif précis et qui échouent malheureusement au pied du podium”.
Plus de sport à l’école !
Lorsqu’on l’interroge sur la place du sport en France, Nelson Monfort garde son franc parler. “Évidemment qu’on ne fait pas assez de sport à l’école. Dans quasiment tous les pays d’Europe, les matières théoriques occupent la matinée et l’après-midi est dédiée au sport. En France, l’après-midi, les enfants ont des cartables de dix kilos sur le dos. C’est totalement contre-productif et si l’on veut aussi une élite sportive dans notre pays, il faut comprendre que cela démarre dès le plus jeune âge”. Mais Nelson Monfort n’est pas au bout de ses désillusions : “depuis plusieurs années l’argent prend de plus en plus de place dans le sport. Ça en devient parfois gênant et frôle le ridicule (il évoque les jeux olympiques d’hiver attribués à l’Arabie Saoudite en 2029) mais malgré tout je pense qu’on ne reviendra plus jamais en arrière”.
Prochains rendez-vous littéraires organisés par le comité de liaison des associations bruscaines (CLAB) : mardi 18 juilletavec Dominique Lagrou Sempere et vendredi 4 août avec François Dupaquier, à 19 heures, Maison du Patrimoine au Brusc (entrée libre).